La mobilisation

Désormais, les oeuvres de Louis-Joseph Soulas sont présentes dans les Musées de San Francisco, de Boston, d'Honolulu, du Havre, de Belfort, de Pau..., de La Haye, au British Museum à Londres..., ainsi qu'à la Chalcographie du Louvre à Paris.

Nommé directeur de l'Ecole des Beaux-Arts d'Orléans en 1938, il y enseigne la gravure sur bois, sur cuivre, et le dessin.
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Le Moulin de Lignerolles


C'est également à cette époque qu'il est nommé Conservateur-adjoint du Cabinet des Estampes du Musée d'Orléans, et Président de la Commission Permanente des Sites du Loiret, représentant le ministre de l'Éducation Nationale et des Beaux-Arts.

C'est donc un peu à titre officiel qu'il va s'intéresser au moulin à vent de Lignerolles, moulin-pivot en bois à l'abandon, qui est à la fois le témoin de ses souvenirs d'enfance et un symbole du passé encore récent de l'activité beauceronne, dont il partage la nostalgie. Louis-Joseph Soulas, alors que le moulin est voué à la destruction, l'achète en 1939, et en 1942 le fera classer Monument Historique. Dès lors, l'évocation de Soulas sera indissociable de l'image de son moulin. Ce moulin, qui existe toujours, a été entièrement restauré en 1975 par la famille de l'artiste (photo de droite).

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Soulas soldat coloriant des images qu'il a gravées


Mais la guerre survient et, mobilisé, il part dans les Vosges à l'état-major de Wangenbourg. Simple soldat sous les ordres du Général de Lattre de Tassigny, Soulas imagier, "Graveur en chef de l'Armée", comme il aimait avec humour s'entendre nommer, grave des bois pour l'Armée d'Alsace, images naïves, coloriées à la main, sur des thèmes patriotiques, dans le style des images d'Epinal. Plus tard, à la libération, quatre de ces images seront reprises sous forme d'affiches et apposés sur les murs des villages d'Alsace.

Fait prisonnier en 1940, il est envoyé en Poméranie. Il y dessinera de nombreuses scènes de camps et d'innombrables portraits de ses camarades de captivité, dont beaucoup leur seront donnés. Après sa libération il en tirera trente-sept burins et quatre gravures sur bois qui seront exposés à Paris à la Galerie Marcel Guiot.

Lorsqu'il est rapatrié en 1941, il découvre les ruines de sa maison d'Orléans. Toutes les collections qu'il avait amassées, toutes ses ébauches des travaux qu'il préparait sont détruites. Son oeuvre n'est pourtant pas interrompue.