Glossaire
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A
Opération qui consiste à recouvrir la plaque de cuivre gravée d'une fine couche d'acier, pour en augmenter la dureté, afin de permettre le tirage d'un nombre plus important d'épreuves sans altérer la qualité de celles-ci. Cette opération est indispensable lorsqu'il s'agit de pointe-sèches, dont les tailles ont tendance à se refermer rapidement à chaque passage entre les deux rouleaux de la presse taille-douce. Une pointe-sèche non aciérée ne supporte qu'un tirage de quelques épreuves seulement.
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B
L'extrémité du burin affûtée en biseau, qui lui donne la forme d'un losange, est appelée le bec. C'est la partie coupante de l'outil qui attaquera directement le cuivre de la plaque. Le bec doit être aiguisé à tout instant sur une pierre à huile très fine, afin que la taille dans le cuivre soit optimale.
La gravure sur bois de bout (xylographie) apparue vers 1800, va permettre une gravure beaucoup plus fine que celle sur bois de fil. Le bois est scié perpendiculairement à l'axe du tronc de l'arbre (buis, qui fournit un bois très dur, ou poirier). Les rondelles de bois, généralement de faible diamètre, sont équarries en petits blocs assemblés à la colle forte, et polis comme du marbre. Une fois terminée, la planche devra avoir une épaisseur de 23,5 millimètres (hauteur d'un caractère typographique). Le burin va ainsi pouvoir mordre dans tous les sens, avec précision, comme sur du métal, l'inconvénient du sens des fibres du bois est supprimé.
La gravure sur bois de fil (xyloglyphie) fut employée jusqu'au début du 19ème siècle. Les planches sont sciées longitudinalement dans la hauteur du tronc de l'arbre (poirier, cormier, cerisier, noyer, tilleul). La gravure sur bois de fil se fait à l'aide d'un canif, mieux adapté à la taille des fibres du bois qu'un burin. Les estampes et illustrations anciennes sont taillées de fil au canif. Bien qu'habilement exécutées, elles ont un aspect fruste, archaïque, décoratif.
Le brunissoir est une tige d'acier polie, se terminant en pointe, arrondie à son extrémité, et montée sur un manche de bois dur. il vient après l'ébarboir pour supprimer les petites aspérités qui pourraient demeurer sur la plaque de cuivre, ou, également, pour atténuer une taille en la rétractant.
Terme général qui désigne aussi bien la gravure elle-même (un burin, pour une gravure au burin), que l'outil servant à graver, le burin.
Le burin (outil) est une tige d'acier de section carrée de 4 à 5 millimètres de côté affûtée en biseau, dont l'extrémité, le bec, présente ainsi la forme d'un losange. Cette tige d'acier est effilée à l'autre extrémité et montée sur un manche de bois en forme de poire ou de champignon. C'est un instrument de précision et de clarté. Le burin est tenu fermement entre le pouce et l'index près de la pointe, tandis que le manche s'appuie solidement dans le creux de la paume. Le graveur contrôle ainsi parfaitement à la fois la conduite et la profondeur du trait, celle-ci étant conditionnée par l'inclinaison de l'outil par rapport à la surface de la planche. Le burin, soulevant un copeau de métal, trace dans le cuivre un sillon net, pur et franc, qui, à l'impression, donne un simple fil noir. C'est avec ce petit cheveu, ce filament délicat, que le graveur va s'exprimer. Il ne pourra tout dire, avec un aussi pauvre petit moyen, il lui faudra donc dire l'essentiel.
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C
Gravure, en général sur bois, en différents tons d'une même couleur. Il faut graver évidemment autant de planches qu'il y a de tons, planches qui seront imprimées chacune leur tour, après repérage et en commençant par la plus claire, sur la même feuille de papier.
Utilisé pour la gravure sur bois de fil. On détoure, avec précaution, les traits du dessin reporté sur la planche, à l'aide d'un canif d'acier à lame courte, montée sur un manche en bois solide. La taille se fait toujours de haut en bas en direction du corps. Le canif est tenu légèrement à l'oblique, et on élimine le bois le long des traits par une coupe en sens contraire (contre-taille).
Epreuve obtenue par pression d'une estampe fraîchement imprimée sur une feuille de papier, présentant de ce fait le motif inversé dans le sens droite-gauche.
Le modelé au burin est obtenu par un système de tailles parallèles plus ou moins profondes, se creusant et se nourrissant dans les ombres, renforcées par des contre-tailles poussées dans une autre direction, croisées par rapport aux premières.
Tandis que le principe du camaïeu repose sur l'harmonie analogique de couleurs voisines, la gravure en couleurs repose, elle, sur l'harmonie complémentaire des teintes. Le succès est lié ici à une maîtrise absolue de la gravure en noir et blanc. Il faut compter également sur le fait que la superposition de deux ou trois couleurs peut donner naissance à de nouvelles teintes. Comme pour le camaïeu, le repérage doit être particulièrement précis, et, mises à part les couleurs obtenues au tirage par superposition, l'artiste doit graver autant de bois qu'il y a de couleurs.
Petit coussin en cuir rempli de sable, circulaire et arrondi, utilisé pour la gravure au burin sur bois ou sur cuivre, pour des plaques de faibles dimensions. Il permet de tourner facilement la plaque ou le bois, retenus de la main gauche, contre le mouvement du burin.
La gravure en creux est toujours exécutée sur métal, principalement du cuivre rouge. En réalité, le cuivre est toujours rouge orangé, sa couleur naturelle (s'il est jaune, c'est du laiton, alliage de cuivre et de zinc). Pour la gravure, le cuivre est façonné en plaques laminées et martelées, d'une épaisseur minimale de 1 millimètre.
La cuvette est la marque en relief, laissée par le cuivre sur la feuille de papier, pendant l'impression, après passage entre les deux rouleaux d'acier de la presse taille-douce.
Nota : Il peut arriver, cependant, pour certains livres, qu'il n'y ait pas de cuvette. Tout simplement parce que l'illustration a été gravée sur une plaque légèrement plus grande que la feuille de papier, afin de ne pas nuire à l'impression typographique du verso.
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E
Désigne aussi bien la gravure (une eau-forte pour une gravure à l'eau-forte) que la technique.
Principe de l'eau-forte :
La plaque de cuivre, très propre, est recouverte d'une mince couche de vernis. Sur ce vernis, l'artiste dessine au moyen d'une pointe d'acier, mettant le métal à nu. L'acide nitrique, ou eau-forte, répandu sur la planche, n'attaquera que les traces de la pointe, qu'il creusera. La morsure de l'acide sera variable, suivant la durée et le dosage. On obtiendra des traits légers avec un acide de faible concentration, puis, recouvrant ceux-ci de vernis, on fera remordre ceux qui doivent être plus foncés. Toute une graduation de teintes et d'effets pourra ainsi être obtenue.
Le déplacement du burin sur la plaque de cuivre soulève un copeau de métal spiralé, tandis que sur les bords de la taille peuvent apparaître des crêtes surélevées et aiguës. Ces crêtes reçoivent le nom de barbes et doivent être éliminées à l'aide d'un ébarboir pointu, triangulaire, que l'on tient perpendiculairement aux tailles. La finition sera faite au brunissoir.
Si l'on omettait de les éliminer, ces barbes accrocheraient l'encre et il serait impossible d'essuyer complètement les endroits blancs (cette dernière propriété est uniquement mise à profit dans la technique de la pointe-sèche).
L'encrage d'une gravure sur bois se fait avec un rouleau en faisant des passes croisées, pour que l'encre soit bien uniformément répartie.
L'encrage d'une plaque de cuivre se fait en plusieurs étapes. Au moyen d'un tampon (poupée) imprégné d'encre typographique, auquel on donne un mouvement de balancement, on enduit la plaque sur toute sa surface. L'encre est légèrement chauffée, pour en augmenter la fluidité, afin qu'elle pénètre mieux dans les tailles. Puis avec de la tarlatane ou de la mousseline, on procède à l'essuyage de l'encre. On change plusieurs fois la tarlatane, de façon à faire disparaître toute l'encre des parties non gravées. La plaque de cuivre doit redevenir brillante. On termine l'essuyage avec la paume de la main. A ce stade, la plaque est absolument propre, seules les tailles ont gardé l'encre prisonnière. La plaque de cuivre est alors disposée sur le plateau de la presse. Une feuille de papier mouillée vient la recouvrir. Les langes sont tendus pour éviter les plis et rabattus. En actionnant la manivelle, on met la presse en route.
La planche de bois (bois de bout ou bois de fil), lorsqu'elle est destinée à une illustration de livre, doit avoir une épaisseur de 23,5 millimètres, correspondant à la hauteur d'un caractère d'imprimerie, la typographie et l'illustration d'un livre étant imprimées simultanément (sauf si l'illustration est en couleurs, et comprend donc plusieurs planches). Pour une estampe gravée sur bois, il n'y a pas d'impératif d'épaisseur.
Report sur une feuille de papier, au moyen de l'impression, du motif gravé sur bois ou sur cuivre. Remarquons combien ce mot épreuve est juste. Il s'agit bien d'éprouver la valeur du travail de l'artiste, peu visible, avant que la première épreuve ne soit tirée.
En plus du tirage normal d'une estampe, justifié par un numéro, l'artiste peut faire tirer quelques épreuves supplémentaires, appelées épreuves d'artiste, en principe non destinées à la vente, remises en cadeau à des collaborateurs ou amis, ou échangées avec d'autres graveurs. Elles sont marquées E.A. ou Ep.d'Art. ou Epreuve d'Artiste et porte un numéro différent du tirage normal (chiffres romains). Ce procédé peut également permettre à l'artiste d'augmenter un peu le tirage, lorsque celui-ci arrive à épuisement. Afin de ne pas déprécier l'oeuvre, les épreuves d'artiste doivent toujours rester en nombre très limité.
Gravure qui a une existence propre, indépendante (adaptation littérale du mot italien "stampa", qui signifie : presse, ou impression).
Tirage d'une épreuve avant finition, permettant au graveur de mieux apprécier son travail, et ainsi de continuer, ou d'apporter des modifications. Le graveur peut tirer plusieurs états à divers stades. Les états (ou épreuves d'état) sont donc des épreuves non encore achevées, tirées en général par le graveur lui-même, donc en principe de moins bonne qualité. Pour un livre illustré, une suite d'états ou quelques états, peuvent parfois être incorporés à un exemplaire de tête, ce qui donne un plus à la valeur de l'ouvrage.
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F
Pour les estampes
Dimensions de la feuille de papier :
Format RAISIN = 50 x 64 cm
1/2 RAISIN = 32 x 50 cm
1/4 de RAISIN = 25 x 32 cm
Format JESUS = 56 x 76 cm
1/2 JESUS = 38 x 56 cm
1/4 de JESUS = 28 x 38 cm
1/8 de JESUS = 19 x 28 cm
Pour les livres
Feuille de papier format RAISIN (50 x 64 cm):
IN-FOLIO, feuille pliée 1 fois, 2 feuillets (ou 4 pages) = 50 x 32 cm
IN-QUARTO, ou IN-4°, feuille pliée 2 fois, 4 feuillets (ou 8 pages) = 32 x 25 cm
IN-OCTAVO, ou IN-8° ou IN-8, feuille pliée 3 fois, 8 feuillets (ou 16 pages) = 25 x 16 cm
IN-DOUZE, ou IN-12, 4 plis, 12 feuillets (ou 24 pages) = 16,7 x 16 cm
IN-SEIZE, ou IN-16, feuille pliée 4 fois, 16 feuillets (ou 32 pages) = 16 x 12,5 cm.
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G
Sorte de ciseau à bois dont la lame, de diverses largeurs, est profilée en forme de U ou de V. La gouge est utilisée dans la gravure sur bois pour évider de grandes surfaces, après détourage des traits et détails au burin ou au canif. Utilisée également, sous forme de plumes spéciales, en linogravure.
Terme désignant un artiste qui grave les illustrations d'un autre artiste, par opposition au peintre-graveur, qui, lui, grave ses propres compositions (gravures originales).
Terme général qui désigne aussi bien les moyens, l'action de graver, que le résultat, l'oeuvre elle-même. Et, aussi bien, la planche, le moule, la matrice, que les épreuves qu'elle donne.
Dite en taille-douce, généralement sur cuivre rouge, mais aussi sur zinc ou aluminium. Les entailles du métal reçoivent l'encre, les surfaces non travaillées respectent au tirage le blanc du papier. Mais ces entailles (ou tailles) pour garder l'encre devront toujours restées minces. Même les grands noirs ne seront obtenus que par des tailles fines serrées et superposées au besoin dans plusieurs sens, surcoupées.
Caractéristiques du cuivre : finesse, délié, gris argentés, hachures croisées, noirs veloutés, grands blancs.
Dite en taille d'épargne, généralement sur bois. Sur la surface nette et polie d'un bloc de bois, on creusera les blancs, on "épargnera" les traits, les surfaces noires, qui seules recevront l'encre, étendue à l'aide d'un rouleau. C'est le principe même de la typographie.
Caractéristiques du bois : rudesse, traits larges et solides, noirs pleins et opaques, hachures parallèles et rarement croisées.
Le dessin reporté sur la planche est détouré avec un canif (bois de fil), ou avec un burin (bois de bout). La profondeur de la taille dépend de la densité des traits. On veille à donner aux lignes épargnées (taille d'épargne) un profil conique à base plus épaisse, pour ne pas risquer de les endommager au moment du tirage. On procède ainsi lentement depuis les détails jusqu'aux grands ensembles. Lorsque le motif est entièrement détouré, on élimine la masse restante de bois à l'aide de gouges en U. Pour évider ainsi de grandes surfaces, on creuse plus en profondeur au ciseau (éventuellement en s'aidant d'un maillet de bois), de manière à ne pas risquer de tacher ces surfaces au moment de l'encrage. On peut réserver un cadre sur le bord de la planche. Ce cadre possède à la fois une fonction esthétique et une fonction pratique, qui est de protéger les grandes surfaces évidées contre un apport de couleur lors de l'encrage.
Voir :
. Gravure en creux
. Burin
. Eau-forte
. Pointe-sèche
. Taille-douce
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H
Quelques exemplaires d'un ouvrage imprimés en plus du tirage normal prévu par l'éditeur, sont qualifiés d' Hors commerce. Ils sont destinés aux collaborateurs, à l'auteur éventuellement, au graveur... et ne sont pas commercialisés. Ils sont marqués HC et numérotés différemment du tirage normal (chiffres romains ou lettres). Ils sont mentionnés dans le justificatif de tirage.
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I
Gravure entrant dans la composition d'un livre.
Suivant leur emplacement dans l'ouvrage, les illustrations ont une appellation différente :
. Couverture (en première de couverture)
. Dos (petit motif sur la tranche du dos)
. Frontispice, hors-texte placé en regard de la page de titre
. Hors-texte, illustration pleine page (sans texte)
. In-texte, illustration n'occupant qu'une partie de la page et encadrée par du texte
. Bandeau, illustration in-texte placée en tête de chapitre
. Lettrine, ou lettre ornée, enluminure de la première lettre du premier mot d'un début de chapitre
. Cul-de-lampe, illustration, généralement de moindre importance et de forme indéterminée, de fin de chapitre
. Vignette, très petit motif placé sur une page de titre, ou pour faire une séparation au milieu d'un texte, ou pour agrémenter une préface, un avant-propos ou un justificatif de tirage
. Frise, petit motif répété sur toute la largeur d'une page.
Gravure coloriée (exemples : image d'Epinal, image de l'Armée d'Alsace).
"Le Soldat de la Révolution"
Affiche (79 x 119 cm) éditée en 1944, à la libération, d'après une image de l'Armée d'Alsace (Imprimerie de Strasbourg) gravée sur bois par L-J Soulas en 1940 et coloriée à la main.
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J
Indication portée au début ou à la fin d'un livre, suivie du numéro du livre, détaillant le nombre d'exemplaires édités, ainsi, éventuellement, que les caractéristiques des exemplaires de tête : papier différent, ajout d'une ou plusieurs suites, ou épreuves d'état, ou dessins préparatoires.
Exemple pour Jacquou le Croquant d'Eugène Le Roy, illustré par Soulas aux Editions Mornay en 1925 :
Livre tiré à 1000 exemplaires destinés à la vente, soit :
. 1 exemplaire unique (portant le n° 1) avec tous les originaux de Soulas
. 65 exemplaires sur Japon Impérial (numérotés de 2 à 66)
. 30 exemplaires sur Hollande avec suite des bois sur Japon (numérotés de 67 à 96)
. 904 exemplaires sur Rives (numérotés de 97 à 1000)
et de plus 81 exemplaires hors commerce, dont 10 sur Japon, 5 sur Hollande et 66 sur Rives.
Dans le cas d'une estampe, le justificatif de tirage apparait, généralement à gauche sous la cuvette pour une gravure sur cuivre, (ou à droite) à l'opposé de la signature de l'artiste, sous la forme d'un double numéro. Par exemple 42/75, ce qui signifie que la gravure présente est tirée à 75 exemplaires et que celle-ci porte le numéro 42.
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L
Lorsqu'on procède à l'impression du cuivre sur la presse taille-douce, après que la plaque encrée ait été posée sur le plateau de la presse et recouverte d'une feuille de papier mouillée, on rabat sur l'ensemble, des langes de laine, disposés en quatre ou cinq épaisseurs, après les avoir raidis, pour éviter les faux plis. Ils donneront l'élasticité voulue à la très forte pression qui s'exercera au moment du passage du plateau entre les cylindres et absorberont une partie de l'humidité de la feuille de papier. La presse, au moyen de la manivelle fixée sur le volant, peut alors être mise en mouvement. Lorsque le plateau se trouvera de l'autre côté des rouleaux, les langes seront relevés, et, d'un coup de main propres aux imprimeurs, rabattus par dessus les rouleaux.
La linogravure utilise des gouges creuses, sortes de plumes, en tôle d'acier, embouties en forme de U ou de V et insérées dans un manche de bois. Les gouges de linogravure s'émoussent rapidement. Au cours du travail on repasse leurs arêtes coupantes intérieures avec un affûtoir ou une lime de profil approprié. Le linoléum (ou lino), matériau tendre et fragile, ne permet pas une grande finesse de trait ou de détails. Lorsqu'on taille des lignes fines, on doit veiller à ce que leur base soit plus large que leur crête, afin qu'elles ne se cassent pas. Les grandes surfaces seront évidées jusqu'à la trame en jute pour éviter qu'elles n'accrochent l'encre, lors de l'encrage.
Le linoléum, ou lino, est un matériau composé d'une toile de jute, servant de support, recouverte d'un mélange d'huile de lin, de résine et de poudre de liège agglomérée. A l'origine revêtement de sol, il peut être utilisé pour la gravure. Beaucoup plus tendre donc beaucoup plus facile à travailler que le bois dur, il est également beaucoup moins cher.
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M
Chiffre composé des initiales du nom (LJS), ou de plusieurs lettres du nom, et/ou d'une marque identifiant l'artiste. Le monogramme est gravé directement sur le bois ou sur le cuivre, pour des estampes. Sa place sur la planche est indéterminée, mais le plus souvent en bas, à gauche ou bien à droite. Il ne figure pas pour des illustrations de livres, sauf quelques fois, sur quelques illustrations, lorsque plusieurs graveurs ont travaillé sur le même ouvrage. Il est assez difficile, lorsqu'il ne figure pas, de déterminer à coup sûr qui a gravé quoi !
Alors que le burin grave, dans le cas de l'eau-forte, l'acide nitrique (ou azotique) NO4H2 mords le métal, d'où l'emploi du terme morsure lorsqu'il s'agit de l'opération proprement dite. On dira ensuite une eau-forte ou une gravure à l'eau-forte.
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N
Epreuve d'une gravure destinée à un orfèvre, qui veut se rendre compte du travail, finement exécuté, du ciseleur sur des métaux précieux.
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P
Terme désignant un artiste qui grave des estampes ou des illustrations de livres d'après ses propres compositions, créant ainsi des gravures originales.
Terme général pour désigner le support de la gravure, bois ou métal, mais également une illustration dans un livre.
Dans la gravure en taille-douce, terme utilisé pour désigner le support, la plaque de cuivre, qui sera gravée par l'artiste, le terme planche, plus général, désignant aussi bien le bois que le métal.
Aiguille d'acier montée sur un manche de bois, ou fixée sur un porte-pointe, utilisée pour la gravure à l'eau-forte ou la pointe-sèche.
Désigne aussi bien la gravure (une pointe-sèche pour une gravure à la pointe-sèche) que la technique, ou que l'outil.
Principe de la pointe-sèche :
C'est une eau-forte sans morsure, en quelque sorte. Le burin tranche nettement le cuivre, délivrant un copeau, la pointe ne fait que l'égratigner. On dessine avec l'aiguille d'acier sur le cuivre nu, comme avec une plume ou un crayon sur une feuille de papier. La pointe-sèche est un procédé très direct, sa fragilité lui donne un intérêt de plus, la spontanéité n'ayant plus devant elle les obstacles et les lenteurs des autres techniques.
Au tirage de l'épreuve, effleurements et violences apparaîtront comme le témoignage sensible des intentions de l'artiste, tout au moins pour les premières feuilles, car la délicate pointe-sèche ne supporte pas la fatigue. Elle naît sans douleur, mais meurt jeune, les tailles ayant tendance à se refermer au passage entre les rouleaux d'acier de la presse. D'où la nécessité pour de forts tirages d'aciérer la planche de cuivre, pour prolonger sa longévité.
Sorte de porte-plume sur lequel on fixe l'aiguille d'acier utilisée pour la gravure à l'eau-forte ou la pointe-sèche.
Presse utilisée pour le tirage des épreuves sur papier, à partir d'une plaque de cuivre (burin, eau-forte, pointe-sèche...). La presse taille-douce, machine fort simple, a peu varié depuis ses débuts. Au XVIème siècle, elle était en bois. De nos jours, elle est métallique. Deux lourds cylindres, placés l'un au dessus de l'autre, dont les axes reposent sur des paliers de bronze, sont montés sur un solide bâti (sur la presse de L-J Soulas, ci-contre, le cylindre supérieur a un poids de 180 kg, le cylindre inférieur pèse 300 kg). Entre ces deux cylindres, circule un plateau, dans un sens, puis dans l'autre pour l'épreuve suivante, sur lequel est placée la planche encrée, recouverte d'une feuille de papier mouillée. Une épaisseur de langes de laine recouvre à son tour le papier, et donnera l'élasticité voulue à la très forte pression obtenue au moment du passage du plateau entre les cylindres. Une fois passée la feuille de papier aura reçu toute l'encre contenue dans les plus fines entailles, et gardera même l'empreinte de la plaque de cuivre. C'est ce qu'on appelle le "coup de presse" qui produit la différence de niveau entre la partie gravée, "la cuvette" et les marges du papier.
Presse de type "Stanhope" utilisée pour le tirage des bois et des caractères d'imprimerie. Entièrement métallique, elle fut inventée en Angleterre par Charles Stanhope en 1837.
La presse représentée, qui a appartenu à L-J Soulas, a été entièrement restaurée début 2009 par l'Atelier Typographique Le Cassetin et a retrouvé une activité avec Frédéric Tachot.
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S
Une suite est une série de toutes les illustrations d'un livre, tirée à part, sans le texte, que l'on ajoute à l'ouvrage (généralement un exemplaire de tête) pour en augmenter la valeur. Dans le cas de bois en couleurs, où, pour chaque planche, il y a autant de bois que de couleurs, on peut adjoindre à l'ouvrage une suite des bois en noir, par exemple, ou des planches définitives en couleurs, ou des bois d'une seule couleur. Les suites, en général, sont tirées sur des papiers différents.
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T
Attaque du cuivre par l'outil, burin pour la gravure au burin, acide pour l'eau-forte, aiguille pour la pointe-sèche, qui laissera sur la plaque une marque plus ou moins profonde reproduisant le dessin. C'est cette marque, sorte de rayure, cette taille du métal, qui, au moment de l'impression, retiendra l'encre.
Le terme taille-douce désigne la gravure en creux sur une plaque de cuivre. Elle comprend : le burin, l'eau-forte, la pointe-sèche (voir Gravure en creux).
On appelle exemplaire de tête, un livre portant le numéro 1 d'un tirage (ou l'un des premiers numéros), imprimé généralement sur un papier différent, de plus belle qualité que le tirage normal, et souvent non rogné. On peut y adjoindre une ou plusieurs suites sur des papiers différents, un ou plusieurs dessins ayant servis aux illustrations, ou manuscrits, ou états. Ils portent souvent la signature de l'illustrateur et éventuellement celle de l'auteur. Leur prix est généralement beaucoup plus élevé que celui d'un exemplaire normal, et ils sont particulièrement recherchés par les bibliophiles.
Voir encrage - Après l'encrage de la plaque de cuivre, celle-ci est placée sur le plateau de la presse, face gravée vers le haut, et recouverte d'une feuille de papier mouillée. Les langes sont ensuite raidis, pour éviter les faux plis, et rabattus sur l'ensemble. Ils donneront l'élasticité voulue à la très forte pression qui s'exercera au moment du passage du plateau entre les cylindres. La presse peut alors être mise en action. Lorsque le plateau est passé de l'autre côté des rouleaux, les langes sont relevés, et, d'un coup de main propres aux imprimeurs, rabattus par dessus les rouleaux. le papier, dont une partie de l'humidité a été absorbée par les langes, et sur lequel apparaît, à l'envers, la marque du cuivre (cuvette), est soulevé délicatement. L'épreuve apparaît. Elle sera mise à sécher sous presse pendant deux ou trois jours pour être bien plane.
Le trait de burin se caractérise par son début pointu, effilé, par son élargissement central, puis par sa fin à nouveau effilée. Pour élargir le trait, le graveur au burin devra descendre en profondeur dans la plaque de cuivre, et remonter pour l'amincir. Il devra donc pousser l'outil en profondeur et en direction, et le retenir en même temps pour éviter tout dérapage.
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X
Gravure sur bois de fil.
Technique de gravure en relief à la fois très ancienne et très répandue. La planche est ici une plaque de bois découpée dans le tronc de l'arbre dans le sens des fibres, et travaillée au canif et à la gouge, de manière à évider les parties qui resteront blanches sur l'épreuve.
Gravure sur bois de bout (ou debout).
La technique xylographique développe l'idée originelle de la xyloglyphie, mais à la différence de celle-ci, elle utilise des planches taillées transversalement dans le tronc, et remplace des canifs par des burins.
Historique
En 1771, la Society of Arts de Londres tente d'enrayer le déclin de la gravure, en lançant le concours de la meilleure oeuvre originale. Un jeune graveur anglais, Thomas Bewick (1753 - 1828) remporte le prix pour une gravure exécutée avec des burins de taille-douce sur une plaque de buis poli, taillée perpendiculairement au sens des fibres. Cette nouvelle technique, qui permet une meilleure maîtrise du bois, et une plus riche gradation des demi-tons, s'étend rapidement d'atelier en atelier.
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A
Aciérer :
Opération qui consiste à recouvrir la plaque de cuivre gravée d'une fine couche d'acier, pour en augmenter la dureté, afin de permettre le tirage d'un nombre plus important d'épreuves sans altérer la qualité de celles-ci. Cette opération est indispensable lorsqu'il s'agit de pointe-sèches, dont les tailles ont tendance à se refermer rapidement à chaque passage entre les deux rouleaux de la presse taille-douce. Une pointe-sèche non aciérée ne supporte qu'un tirage de quelques épreuves seulement.
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B
Bec :
L'extrémité du burin affûtée en biseau, qui lui donne la forme d'un losange, est appelée le bec. C'est la partie coupante de l'outil qui attaquera directement le cuivre de la plaque. Le bec doit être aiguisé à tout instant sur une pierre à huile très fine, afin que la taille dans le cuivre soit optimale.
Bois de bout (ou debout) :
La gravure sur bois de bout (xylographie) apparue vers 1800, va permettre une gravure beaucoup plus fine que celle sur bois de fil. Le bois est scié perpendiculairement à l'axe du tronc de l'arbre (buis, qui fournit un bois très dur, ou poirier). Les rondelles de bois, généralement de faible diamètre, sont équarries en petits blocs assemblés à la colle forte, et polis comme du marbre. Une fois terminée, la planche devra avoir une épaisseur de 23,5 millimètres (hauteur d'un caractère typographique). Le burin va ainsi pouvoir mordre dans tous les sens, avec précision, comme sur du métal, l'inconvénient du sens des fibres du bois est supprimé.
Bois de fil :
La gravure sur bois de fil (xyloglyphie) fut employée jusqu'au début du 19ème siècle. Les planches sont sciées longitudinalement dans la hauteur du tronc de l'arbre (poirier, cormier, cerisier, noyer, tilleul). La gravure sur bois de fil se fait à l'aide d'un canif, mieux adapté à la taille des fibres du bois qu'un burin. Les estampes et illustrations anciennes sont taillées de fil au canif. Bien qu'habilement exécutées, elles ont un aspect fruste, archaïque, décoratif.
Brunissoir :
Le brunissoir est une tige d'acier polie, se terminant en pointe, arrondie à son extrémité, et montée sur un manche de bois dur. il vient après l'ébarboir pour supprimer les petites aspérités qui pourraient demeurer sur la plaque de cuivre, ou, également, pour atténuer une taille en la rétractant.
Burin :
Terme général qui désigne aussi bien la gravure elle-même (un burin, pour une gravure au burin), que l'outil servant à graver, le burin.
Le burin (outil) est une tige d'acier de section carrée de 4 à 5 millimètres de côté affûtée en biseau, dont l'extrémité, le bec, présente ainsi la forme d'un losange. Cette tige d'acier est effilée à l'autre extrémité et montée sur un manche de bois en forme de poire ou de champignon. C'est un instrument de précision et de clarté. Le burin est tenu fermement entre le pouce et l'index près de la pointe, tandis que le manche s'appuie solidement dans le creux de la paume. Le graveur contrôle ainsi parfaitement à la fois la conduite et la profondeur du trait, celle-ci étant conditionnée par l'inclinaison de l'outil par rapport à la surface de la planche. Le burin, soulevant un copeau de métal, trace dans le cuivre un sillon net, pur et franc, qui, à l'impression, donne un simple fil noir. C'est avec ce petit cheveu, ce filament délicat, que le graveur va s'exprimer. Il ne pourra tout dire, avec un aussi pauvre petit moyen, il lui faudra donc dire l'essentiel.
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C
Camaïeu :
Gravure, en général sur bois, en différents tons d'une même couleur. Il faut graver évidemment autant de planches qu'il y a de tons, planches qui seront imprimées chacune leur tour, après repérage et en commençant par la plus claire, sur la même feuille de papier.
Canif :
Utilisé pour la gravure sur bois de fil. On détoure, avec précaution, les traits du dessin reporté sur la planche, à l'aide d'un canif d'acier à lame courte, montée sur un manche en bois solide. La taille se fait toujours de haut en bas en direction du corps. Le canif est tenu légèrement à l'oblique, et on élimine le bois le long des traits par une coupe en sens contraire (contre-taille).
Contre-épreuve :
Epreuve obtenue par pression d'une estampe fraîchement imprimée sur une feuille de papier, présentant de ce fait le motif inversé dans le sens droite-gauche.
Contre-taille :
Le modelé au burin est obtenu par un système de tailles parallèles plus ou moins profondes, se creusant et se nourrissant dans les ombres, renforcées par des contre-tailles poussées dans une autre direction, croisées par rapport aux premières.
Couleur (bois en couleurs) :
Tandis que le principe du camaïeu repose sur l'harmonie analogique de couleurs voisines, la gravure en couleurs repose, elle, sur l'harmonie complémentaire des teintes. Le succès est lié ici à une maîtrise absolue de la gravure en noir et blanc. Il faut compter également sur le fait que la superposition de deux ou trois couleurs peut donner naissance à de nouvelles teintes. Comme pour le camaïeu, le repérage doit être particulièrement précis, et, mises à part les couleurs obtenues au tirage par superposition, l'artiste doit graver autant de bois qu'il y a de couleurs.
Coussinet :
Petit coussin en cuir rempli de sable, circulaire et arrondi, utilisé pour la gravure au burin sur bois ou sur cuivre, pour des plaques de faibles dimensions. Il permet de tourner facilement la plaque ou le bois, retenus de la main gauche, contre le mouvement du burin.
Cuivre :
La gravure en creux est toujours exécutée sur métal, principalement du cuivre rouge. En réalité, le cuivre est toujours rouge orangé, sa couleur naturelle (s'il est jaune, c'est du laiton, alliage de cuivre et de zinc). Pour la gravure, le cuivre est façonné en plaques laminées et martelées, d'une épaisseur minimale de 1 millimètre.
Cuvette :
La cuvette est la marque en relief, laissée par le cuivre sur la feuille de papier, pendant l'impression, après passage entre les deux rouleaux d'acier de la presse taille-douce.
Nota : Il peut arriver, cependant, pour certains livres, qu'il n'y ait pas de cuvette. Tout simplement parce que l'illustration a été gravée sur une plaque légèrement plus grande que la feuille de papier, afin de ne pas nuire à l'impression typographique du verso.
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E
Eau-forte :
Désigne aussi bien la gravure (une eau-forte pour une gravure à l'eau-forte) que la technique.
Principe de l'eau-forte :
La plaque de cuivre, très propre, est recouverte d'une mince couche de vernis. Sur ce vernis, l'artiste dessine au moyen d'une pointe d'acier, mettant le métal à nu. L'acide nitrique, ou eau-forte, répandu sur la planche, n'attaquera que les traces de la pointe, qu'il creusera. La morsure de l'acide sera variable, suivant la durée et le dosage. On obtiendra des traits légers avec un acide de faible concentration, puis, recouvrant ceux-ci de vernis, on fera remordre ceux qui doivent être plus foncés. Toute une graduation de teintes et d'effets pourra ainsi être obtenue.
Ebarboir :
Le déplacement du burin sur la plaque de cuivre soulève un copeau de métal spiralé, tandis que sur les bords de la taille peuvent apparaître des crêtes surélevées et aiguës. Ces crêtes reçoivent le nom de barbes et doivent être éliminées à l'aide d'un ébarboir pointu, triangulaire, que l'on tient perpendiculairement aux tailles. La finition sera faite au brunissoir.
Si l'on omettait de les éliminer, ces barbes accrocheraient l'encre et il serait impossible d'essuyer complètement les endroits blancs (cette dernière propriété est uniquement mise à profit dans la technique de la pointe-sèche).
Encrage :
L'encrage d'une gravure sur bois se fait avec un rouleau en faisant des passes croisées, pour que l'encre soit bien uniformément répartie.
L'encrage d'une plaque de cuivre se fait en plusieurs étapes. Au moyen d'un tampon (poupée) imprégné d'encre typographique, auquel on donne un mouvement de balancement, on enduit la plaque sur toute sa surface. L'encre est légèrement chauffée, pour en augmenter la fluidité, afin qu'elle pénètre mieux dans les tailles. Puis avec de la tarlatane ou de la mousseline, on procède à l'essuyage de l'encre. On change plusieurs fois la tarlatane, de façon à faire disparaître toute l'encre des parties non gravées. La plaque de cuivre doit redevenir brillante. On termine l'essuyage avec la paume de la main. A ce stade, la plaque est absolument propre, seules les tailles ont gardé l'encre prisonnière. La plaque de cuivre est alors disposée sur le plateau de la presse. Une feuille de papier mouillée vient la recouvrir. Les langes sont tendus pour éviter les plis et rabattus. En actionnant la manivelle, on met la presse en route.
Epaisseur :
La planche de bois (bois de bout ou bois de fil), lorsqu'elle est destinée à une illustration de livre, doit avoir une épaisseur de 23,5 millimètres, correspondant à la hauteur d'un caractère d'imprimerie, la typographie et l'illustration d'un livre étant imprimées simultanément (sauf si l'illustration est en couleurs, et comprend donc plusieurs planches). Pour une estampe gravée sur bois, il n'y a pas d'impératif d'épaisseur.
Epreuve :
Report sur une feuille de papier, au moyen de l'impression, du motif gravé sur bois ou sur cuivre. Remarquons combien ce mot épreuve est juste. Il s'agit bien d'éprouver la valeur du travail de l'artiste, peu visible, avant que la première épreuve ne soit tirée.
Le rêve qu'est toute création humaine devient une chose matérielle, tangible, dit Claude Roger-Marx. Première épreuve, premier cri.
Epreuve d'artiste :
En plus du tirage normal d'une estampe, justifié par un numéro, l'artiste peut faire tirer quelques épreuves supplémentaires, appelées épreuves d'artiste, en principe non destinées à la vente, remises en cadeau à des collaborateurs ou amis, ou échangées avec d'autres graveurs. Elles sont marquées E.A. ou Ep.d'Art. ou Epreuve d'Artiste et porte un numéro différent du tirage normal (chiffres romains). Ce procédé peut également permettre à l'artiste d'augmenter un peu le tirage, lorsque celui-ci arrive à épuisement. Afin de ne pas déprécier l'oeuvre, les épreuves d'artiste doivent toujours rester en nombre très limité.
Estampe :
Gravure qui a une existence propre, indépendante (adaptation littérale du mot italien "stampa", qui signifie : presse, ou impression).
Etat ou épreuve d'état :
Tirage d'une épreuve avant finition, permettant au graveur de mieux apprécier son travail, et ainsi de continuer, ou d'apporter des modifications. Le graveur peut tirer plusieurs états à divers stades. Les états (ou épreuves d'état) sont donc des épreuves non encore achevées, tirées en général par le graveur lui-même, donc en principe de moins bonne qualité. Pour un livre illustré, une suite d'états ou quelques états, peuvent parfois être incorporés à un exemplaire de tête, ce qui donne un plus à la valeur de l'ouvrage.
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F
Format :
Pour les estampes
Dimensions de la feuille de papier :
Format RAISIN = 50 x 64 cm
1/2 RAISIN = 32 x 50 cm
1/4 de RAISIN = 25 x 32 cm
Format JESUS = 56 x 76 cm
1/2 JESUS = 38 x 56 cm
1/4 de JESUS = 28 x 38 cm
1/8 de JESUS = 19 x 28 cm
Pour les livres
Feuille de papier format RAISIN (50 x 64 cm):
IN-FOLIO, feuille pliée 1 fois, 2 feuillets (ou 4 pages) = 50 x 32 cm
IN-QUARTO, ou IN-4°, feuille pliée 2 fois, 4 feuillets (ou 8 pages) = 32 x 25 cm
IN-OCTAVO, ou IN-8° ou IN-8, feuille pliée 3 fois, 8 feuillets (ou 16 pages) = 25 x 16 cm
IN-DOUZE, ou IN-12, 4 plis, 12 feuillets (ou 24 pages) = 16,7 x 16 cm
IN-SEIZE, ou IN-16, feuille pliée 4 fois, 16 feuillets (ou 32 pages) = 16 x 12,5 cm.
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G
Gouge :
Sorte de ciseau à bois dont la lame, de diverses largeurs, est profilée en forme de U ou de V. La gouge est utilisée dans la gravure sur bois pour évider de grandes surfaces, après détourage des traits et détails au burin ou au canif. Utilisée également, sous forme de plumes spéciales, en linogravure.
Graveur :
Terme désignant un artiste qui grave les illustrations d'un autre artiste, par opposition au peintre-graveur, qui, lui, grave ses propres compositions (gravures originales).
Gravure :
Terme général qui désigne aussi bien les moyens, l'action de graver, que le résultat, l'oeuvre elle-même. Et, aussi bien, la planche, le moule, la matrice, que les épreuves qu'elle donne.
Gravure en creux :
Dite en taille-douce, généralement sur cuivre rouge, mais aussi sur zinc ou aluminium. Les entailles du métal reçoivent l'encre, les surfaces non travaillées respectent au tirage le blanc du papier. Mais ces entailles (ou tailles) pour garder l'encre devront toujours restées minces. Même les grands noirs ne seront obtenus que par des tailles fines serrées et superposées au besoin dans plusieurs sens, surcoupées.
Caractéristiques du cuivre : finesse, délié, gris argentés, hachures croisées, noirs veloutés, grands blancs.
Gravure en relief :
Dite en taille d'épargne, généralement sur bois. Sur la surface nette et polie d'un bloc de bois, on creusera les blancs, on "épargnera" les traits, les surfaces noires, qui seules recevront l'encre, étendue à l'aide d'un rouleau. C'est le principe même de la typographie.
Caractéristiques du bois : rudesse, traits larges et solides, noirs pleins et opaques, hachures parallèles et rarement croisées.
Gravure sur bois :
Le dessin reporté sur la planche est détouré avec un canif (bois de fil), ou avec un burin (bois de bout). La profondeur de la taille dépend de la densité des traits. On veille à donner aux lignes épargnées (taille d'épargne) un profil conique à base plus épaisse, pour ne pas risquer de les endommager au moment du tirage. On procède ainsi lentement depuis les détails jusqu'aux grands ensembles. Lorsque le motif est entièrement détouré, on élimine la masse restante de bois à l'aide de gouges en U. Pour évider ainsi de grandes surfaces, on creuse plus en profondeur au ciseau (éventuellement en s'aidant d'un maillet de bois), de manière à ne pas risquer de tacher ces surfaces au moment de l'encrage. On peut réserver un cadre sur le bord de la planche. Ce cadre possède à la fois une fonction esthétique et une fonction pratique, qui est de protéger les grandes surfaces évidées contre un apport de couleur lors de l'encrage.
Gravure sur cuivre :
Voir :
. Gravure en creux
. Burin
. Eau-forte
. Pointe-sèche
. Taille-douce
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H
Hors commerce :
Quelques exemplaires d'un ouvrage imprimés en plus du tirage normal prévu par l'éditeur, sont qualifiés d' Hors commerce. Ils sont destinés aux collaborateurs, à l'auteur éventuellement, au graveur... et ne sont pas commercialisés. Ils sont marqués HC et numérotés différemment du tirage normal (chiffres romains ou lettres). Ils sont mentionnés dans le justificatif de tirage.
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I
Illustration :
Gravure entrant dans la composition d'un livre.
Suivant leur emplacement dans l'ouvrage, les illustrations ont une appellation différente :
. Couverture (en première de couverture)
. Dos (petit motif sur la tranche du dos)
. Frontispice, hors-texte placé en regard de la page de titre
. Hors-texte, illustration pleine page (sans texte)
. In-texte, illustration n'occupant qu'une partie de la page et encadrée par du texte
. Bandeau, illustration in-texte placée en tête de chapitre
. Lettrine, ou lettre ornée, enluminure de la première lettre du premier mot d'un début de chapitre
. Cul-de-lampe, illustration, généralement de moindre importance et de forme indéterminée, de fin de chapitre
. Vignette, très petit motif placé sur une page de titre, ou pour faire une séparation au milieu d'un texte, ou pour agrémenter une préface, un avant-propos ou un justificatif de tirage
. Frise, petit motif répété sur toute la largeur d'une page.
Image :
Gravure coloriée (exemples : image d'Epinal, image de l'Armée d'Alsace).
"Le Soldat de la Révolution"
Affiche (79 x 119 cm) éditée en 1944, à la libération, d'après une image de l'Armée d'Alsace (Imprimerie de Strasbourg) gravée sur bois par L-J Soulas en 1940 et coloriée à la main.
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J
Justificatif de tirage :
Indication portée au début ou à la fin d'un livre, suivie du numéro du livre, détaillant le nombre d'exemplaires édités, ainsi, éventuellement, que les caractéristiques des exemplaires de tête : papier différent, ajout d'une ou plusieurs suites, ou épreuves d'état, ou dessins préparatoires.
Exemple pour Jacquou le Croquant d'Eugène Le Roy, illustré par Soulas aux Editions Mornay en 1925 :
Livre tiré à 1000 exemplaires destinés à la vente, soit :
. 1 exemplaire unique (portant le n° 1) avec tous les originaux de Soulas
. 65 exemplaires sur Japon Impérial (numérotés de 2 à 66)
. 30 exemplaires sur Hollande avec suite des bois sur Japon (numérotés de 67 à 96)
. 904 exemplaires sur Rives (numérotés de 97 à 1000)
et de plus 81 exemplaires hors commerce, dont 10 sur Japon, 5 sur Hollande et 66 sur Rives.
Dans le cas d'une estampe, le justificatif de tirage apparait, généralement à gauche sous la cuvette pour une gravure sur cuivre, (ou à droite) à l'opposé de la signature de l'artiste, sous la forme d'un double numéro. Par exemple 42/75, ce qui signifie que la gravure présente est tirée à 75 exemplaires et que celle-ci porte le numéro 42.
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L
Langes :
Lorsqu'on procède à l'impression du cuivre sur la presse taille-douce, après que la plaque encrée ait été posée sur le plateau de la presse et recouverte d'une feuille de papier mouillée, on rabat sur l'ensemble, des langes de laine, disposés en quatre ou cinq épaisseurs, après les avoir raidis, pour éviter les faux plis. Ils donneront l'élasticité voulue à la très forte pression qui s'exercera au moment du passage du plateau entre les cylindres et absorberont une partie de l'humidité de la feuille de papier. La presse, au moyen de la manivelle fixée sur le volant, peut alors être mise en mouvement. Lorsque le plateau se trouvera de l'autre côté des rouleaux, les langes seront relevés, et, d'un coup de main propres aux imprimeurs, rabattus par dessus les rouleaux.
Linogravure :
La linogravure utilise des gouges creuses, sortes de plumes, en tôle d'acier, embouties en forme de U ou de V et insérées dans un manche de bois. Les gouges de linogravure s'émoussent rapidement. Au cours du travail on repasse leurs arêtes coupantes intérieures avec un affûtoir ou une lime de profil approprié. Le linoléum (ou lino), matériau tendre et fragile, ne permet pas une grande finesse de trait ou de détails. Lorsqu'on taille des lignes fines, on doit veiller à ce que leur base soit plus large que leur crête, afin qu'elles ne se cassent pas. Les grandes surfaces seront évidées jusqu'à la trame en jute pour éviter qu'elles n'accrochent l'encre, lors de l'encrage.
Linoléum :
Le linoléum, ou lino, est un matériau composé d'une toile de jute, servant de support, recouverte d'un mélange d'huile de lin, de résine et de poudre de liège agglomérée. A l'origine revêtement de sol, il peut être utilisé pour la gravure. Beaucoup plus tendre donc beaucoup plus facile à travailler que le bois dur, il est également beaucoup moins cher.
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M
Monogramme :
Chiffre composé des initiales du nom (LJS), ou de plusieurs lettres du nom, et/ou d'une marque identifiant l'artiste. Le monogramme est gravé directement sur le bois ou sur le cuivre, pour des estampes. Sa place sur la planche est indéterminée, mais le plus souvent en bas, à gauche ou bien à droite. Il ne figure pas pour des illustrations de livres, sauf quelques fois, sur quelques illustrations, lorsque plusieurs graveurs ont travaillé sur le même ouvrage. Il est assez difficile, lorsqu'il ne figure pas, de déterminer à coup sûr qui a gravé quoi !
Morsure :
Alors que le burin grave, dans le cas de l'eau-forte, l'acide nitrique (ou azotique) NO4H2 mords le métal, d'où l'emploi du terme morsure lorsqu'il s'agit de l'opération proprement dite. On dira ensuite une eau-forte ou une gravure à l'eau-forte.
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N
Nielle :
Epreuve d'une gravure destinée à un orfèvre, qui veut se rendre compte du travail, finement exécuté, du ciseleur sur des métaux précieux.
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P
Peintre-graveur :
Terme désignant un artiste qui grave des estampes ou des illustrations de livres d'après ses propres compositions, créant ainsi des gravures originales.
Planche :
Terme général pour désigner le support de la gravure, bois ou métal, mais également une illustration dans un livre.
Plaque :
Dans la gravure en taille-douce, terme utilisé pour désigner le support, la plaque de cuivre, qui sera gravée par l'artiste, le terme planche, plus général, désignant aussi bien le bois que le métal.
Pointe :
Aiguille d'acier montée sur un manche de bois, ou fixée sur un porte-pointe, utilisée pour la gravure à l'eau-forte ou la pointe-sèche.
Pointe-sèche :
Désigne aussi bien la gravure (une pointe-sèche pour une gravure à la pointe-sèche) que la technique, ou que l'outil.
Principe de la pointe-sèche :
C'est une eau-forte sans morsure, en quelque sorte. Le burin tranche nettement le cuivre, délivrant un copeau, la pointe ne fait que l'égratigner. On dessine avec l'aiguille d'acier sur le cuivre nu, comme avec une plume ou un crayon sur une feuille de papier. La pointe-sèche est un procédé très direct, sa fragilité lui donne un intérêt de plus, la spontanéité n'ayant plus devant elle les obstacles et les lenteurs des autres techniques.
Au tirage de l'épreuve, effleurements et violences apparaîtront comme le témoignage sensible des intentions de l'artiste, tout au moins pour les premières feuilles, car la délicate pointe-sèche ne supporte pas la fatigue. Elle naît sans douleur, mais meurt jeune, les tailles ayant tendance à se refermer au passage entre les rouleaux d'acier de la presse. D'où la nécessité pour de forts tirages d'aciérer la planche de cuivre, pour prolonger sa longévité.
Porte-pointe :
Sorte de porte-plume sur lequel on fixe l'aiguille d'acier utilisée pour la gravure à l'eau-forte ou la pointe-sèche.
Presse taille-douce :
Presse utilisée pour le tirage des épreuves sur papier, à partir d'une plaque de cuivre (burin, eau-forte, pointe-sèche...). La presse taille-douce, machine fort simple, a peu varié depuis ses débuts. Au XVIème siècle, elle était en bois. De nos jours, elle est métallique. Deux lourds cylindres, placés l'un au dessus de l'autre, dont les axes reposent sur des paliers de bronze, sont montés sur un solide bâti (sur la presse de L-J Soulas, ci-contre, le cylindre supérieur a un poids de 180 kg, le cylindre inférieur pèse 300 kg). Entre ces deux cylindres, circule un plateau, dans un sens, puis dans l'autre pour l'épreuve suivante, sur lequel est placée la planche encrée, recouverte d'une feuille de papier mouillée. Une épaisseur de langes de laine recouvre à son tour le papier, et donnera l'élasticité voulue à la très forte pression obtenue au moment du passage du plateau entre les cylindres. Une fois passée la feuille de papier aura reçu toute l'encre contenue dans les plus fines entailles, et gardera même l'empreinte de la plaque de cuivre. C'est ce qu'on appelle le "coup de presse" qui produit la différence de niveau entre la partie gravée, "la cuvette" et les marges du papier.
Presse typographique :
Presse de type "Stanhope" utilisée pour le tirage des bois et des caractères d'imprimerie. Entièrement métallique, elle fut inventée en Angleterre par Charles Stanhope en 1837.
La presse représentée, qui a appartenu à L-J Soulas, a été entièrement restaurée début 2009 par l'Atelier Typographique Le Cassetin et a retrouvé une activité avec Frédéric Tachot.
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S
Suite :
Une suite est une série de toutes les illustrations d'un livre, tirée à part, sans le texte, que l'on ajoute à l'ouvrage (généralement un exemplaire de tête) pour en augmenter la valeur. Dans le cas de bois en couleurs, où, pour chaque planche, il y a autant de bois que de couleurs, on peut adjoindre à l'ouvrage une suite des bois en noir, par exemple, ou des planches définitives en couleurs, ou des bois d'une seule couleur. Les suites, en général, sont tirées sur des papiers différents.
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T
Taille :
Attaque du cuivre par l'outil, burin pour la gravure au burin, acide pour l'eau-forte, aiguille pour la pointe-sèche, qui laissera sur la plaque une marque plus ou moins profonde reproduisant le dessin. C'est cette marque, sorte de rayure, cette taille du métal, qui, au moment de l'impression, retiendra l'encre.
Taille-douce :
Le terme taille-douce désigne la gravure en creux sur une plaque de cuivre. Elle comprend : le burin, l'eau-forte, la pointe-sèche (voir Gravure en creux).
Tête (exemplaire de tête) :
On appelle exemplaire de tête, un livre portant le numéro 1 d'un tirage (ou l'un des premiers numéros), imprimé généralement sur un papier différent, de plus belle qualité que le tirage normal, et souvent non rogné. On peut y adjoindre une ou plusieurs suites sur des papiers différents, un ou plusieurs dessins ayant servis aux illustrations, ou manuscrits, ou états. Ils portent souvent la signature de l'illustrateur et éventuellement celle de l'auteur. Leur prix est généralement beaucoup plus élevé que celui d'un exemplaire normal, et ils sont particulièrement recherchés par les bibliophiles.
Tirage de l'épreuve :
Voir encrage - Après l'encrage de la plaque de cuivre, celle-ci est placée sur le plateau de la presse, face gravée vers le haut, et recouverte d'une feuille de papier mouillée. Les langes sont ensuite raidis, pour éviter les faux plis, et rabattus sur l'ensemble. Ils donneront l'élasticité voulue à la très forte pression qui s'exercera au moment du passage du plateau entre les cylindres. La presse peut alors être mise en action. Lorsque le plateau est passé de l'autre côté des rouleaux, les langes sont relevés, et, d'un coup de main propres aux imprimeurs, rabattus par dessus les rouleaux. le papier, dont une partie de l'humidité a été absorbée par les langes, et sur lequel apparaît, à l'envers, la marque du cuivre (cuvette), est soulevé délicatement. L'épreuve apparaît. Elle sera mise à sécher sous presse pendant deux ou trois jours pour être bien plane.
Trait :
Le trait de burin se caractérise par son début pointu, effilé, par son élargissement central, puis par sa fin à nouveau effilée. Pour élargir le trait, le graveur au burin devra descendre en profondeur dans la plaque de cuivre, et remonter pour l'amincir. Il devra donc pousser l'outil en profondeur et en direction, et le retenir en même temps pour éviter tout dérapage.
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X
Xyloglyphie :
Gravure sur bois de fil.
Technique de gravure en relief à la fois très ancienne et très répandue. La planche est ici une plaque de bois découpée dans le tronc de l'arbre dans le sens des fibres, et travaillée au canif et à la gouge, de manière à évider les parties qui resteront blanches sur l'épreuve.
Xylographie :
Gravure sur bois de bout (ou debout).
La technique xylographique développe l'idée originelle de la xyloglyphie, mais à la différence de celle-ci, elle utilise des planches taillées transversalement dans le tronc, et remplace des canifs par des burins.
Historique
En 1771, la Society of Arts de Londres tente d'enrayer le déclin de la gravure, en lançant le concours de la meilleure oeuvre originale. Un jeune graveur anglais, Thomas Bewick (1753 - 1828) remporte le prix pour une gravure exécutée avec des burins de taille-douce sur une plaque de buis poli, taillée perpendiculairement au sens des fibres. Cette nouvelle technique, qui permet une meilleure maîtrise du bois, et une plus riche gradation des demi-tons, s'étend rapidement d'atelier en atelier.
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